
15.03.2012
Travail au noir et Comco dans la ligne de mire
La Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) se bat sans relâche contre le travail au noir et le dumping salarial. Le message transmis jeudi à Beaulieu‐Lausanne lors de la 108e assemblée générale de la FVE par son nouveau président, Jean‐Pierre Rosselet, fustigeait également l’acharnement dont fait preuve la Comco à l’égard du monde de la construction.
Il ne se passe bientôt plus une semaine sans que l’on dénonce des cas de dumping salarial scandaleux, où les salaires sont inférieurs à 10 francs de l’heure et où les travailleurs sont engagés au noir, a relevé M. Rosselet. Mais en Suisse les prix de dumping ne sont pas considérés par les tribunaux comme raison suffisante pour exclure une entreprise du marché. « Quelle incohérence ! », tonne le président entré en fonction le 1er janvier dernier.
Jean‐Pierre Rosselet a plaidé pour que les maîtres d’ouvrage, qu’ils soient publics ou privés, lorsqu’ils exigent des directives en matière de sécurité, d’environnement, de qualité, de formation professionnelle, aient la même fermeté en matière d’adjudication des marchés. En clair, qu’ils n’acceptent plus les prix défiant toute concurrence et renoncent ainsi à cautionner des pratiques déloyales, voire illégales.
Le président de la FVE souhaite surtout dénoncer les entreprises qui, par leurs pratiques, devraient éveiller les soupçons. Ces sociétés se veulent éphémères ; elles renaissent plus vite qu’elles ne meurent, avec le concours des Offices des poursuites. « Ces sociétés organisent en effet légalement leur faillite et créent une nouvelle entreprise avec un autre administrateur en rachetant leur matériel à l’office pour une bouchée de pain. Ces pratiques ne sont plus tolérables. »
La Comco
La Comco, par son acharnement envers les métiers de la construction, est également au centre des préoccupations de M. Rosselet. « La Comco envisage d’interdire les consortiums et songe à interdire toutes les listes de prix édictées par nos associations ». Mais cinq stations services situées sur la même rue d’une même localité affichant toutes les mêmes prix ne sont pas considérées comme pratiquant une entente des prix aux yeux de la Comco, a dénoncé le président de la FVE.
En préambule, Jean‐Pierre Rosselet s’est réjouit de la signature, la semaine dernière, d’un accord entre les entrepreneurs et les syndicats, au niveau national, ce qui comblera le vide conventionnel en cours depuis le début de l’année.
25 ans de l’Ecole de la construction
Revenant sur l’année 2011, Georges Zünd, directeur, a relevé les multiples actions de la FVE en matière de défense des intérêts des PME. Côté formation professionnelle, la FVE organise des concours de métiers, présente ces métiers lors de salons. Surtout, elle gère l’Ecole de la construction, à Tolochenaz, qui fête cette année ses 25 ans.
Chaque année, elle organise la formation de plus de 500 nouveaux apprentis (542 en 2011). Toutes années de programme confondues, ce sont plus de 2000 apprentis qui ont été initiés aux règles de l’art de leur profession sur le site de Tolochenaz en 2011. Pour la même année, 2078 employés des entreprises du bâtiment de toute la Suisse romande ont acquis dans l’école des connaissances nouvelles, dans le cadre de formations continues.
Au 31 décembre 2011, la FVE groupait 2721 entreprises occupant 20'674 personnes pour une masse salariale déclarée d’environ 1,256 milliard de francs.