Revue de presse

28.05.2018

Ouvriers sans salaires ni assurance: le SIT tonne

GENEVE - Les employés d'un sous-traitant genevois travaillaient sur un chantier des Pâquis dans des conditions épouvantables.

Salaires impayés, fiches de salaire inexistantes, absence de contrats d'assurance perte de gain: le syndicat SIT a débusqué, aux Pâquis, un chantier de rénovation/surélévation pour lequel tous les voyants étaient au rouge. Depuis le mois de février, cinq ouvriers y travaillaient pour rien, affirme le syndicat. Dans son viseur, un sous-traitant genevois, œuvrant pour le compte d'une entreprise principale vaudoise.

Dans un tel cas de figure, les employés courent plusieurs risques, explique Thierry Horner, du SIT. «S'ils sont victimes d'un accident ou tombent gravement malades, ils ne sont pas couverts. Et si, dès le chantier fini, le sous-traitant empoche l'argent et se met en faillite, ils se retrouvent avec rien: sans fiche de salaire, pas de chômage.»

De l'argent, mais pas pour les salaires

Dans le cas présent, les ouvriers ont finalement été payés vendredi, «mais pas par leur employeur. L'entreprise principale et la propriétaire des lieux, désireuse que le chantier avance, les ont rémunérés.» Ironie du sort, le sous-traitant aurait déjà empoché 195'000 francs d'avance versés par la société vaudoise. De l'argent dont on sait aujourd'hui qu'il n'a pas servi à payer les employés.

Ce lundi matin, le SIT a obtenu plusieurs garanties. L'entreprise principale s'est engagée à verser les salaires à venir et à embaucher les employés s'ils devaient être licenciés sans garantie. Le sous-traitant, lui, a promis de fournir tous les contrats de travail, les fiches de salaire et les contrats d'assurance. Les deux sociétés ont jusqu'à jeudi soir pour s'exécuter ou produire des garanties écrites. «Si vendredi midi, tout est OK, le chantier peut se poursuivre. Sinon, il sera arrêté et les travailleurs lanceront des poursuites et plaintes pénales.»

«Circonstances malheureuses»

Le sous-traitant genevois confirme l'accord intervenu avec le syndicat. Il explique que «deux-trois circonstances malheureuses d'un point de vue administratif» ont empêché l'entreprise de satisfaire à toutes les exigences. «Mais les contrats de travail, les fiches de paie et les contrats d'assurance existent», assure-t-il. «C'est vrai que l'entreprise a sous-évalué le temps que prendraient certaines démarches, mais la conclusion, c'est que tout devrait se régulariser. Les employés seront payés, et l'assurance perte de gains, ça sera fait.»

Source : 20minutes.ch, jef