Revue de presse

24.04.2013

Zone agricole: les Verts disent stop aux bâtiments

GENEVE — Le parti écologiste souhaite geler les déclassements en zone rurale tant que n'auront pas été bâtis les grands périmètres déjà prévus pour le logement.

Les Communaux d'Ambilly à Thônex? Déclassés mais pas construits. Les Vergers à Meyrin? Idem. Les Cherpines à Plan-les-Ouates et Confignon? Rebelote. Et pendant ce temps, «les terres agricoles s'érodent», s'alarment les Verts genevois. Ils proposent donc de s'interdire d'y toucher tant que les zones déjà affectées au bâti n'auront pas été remplies. Ils présentaient jeudi matin une motion invitant le Conseil d'Etat à agir dans ce sens.

Densifier la zone à bâtir

Les écologistes lui soumettent deux mesures. Ne déclasser aucune zone agricole supérieure à 10 hectares jusqu'à ce que les périmètres déjà planifiés soient juridiquement pacifiés (accord des propriétaires sur le prix, droits à bâtir, autorisations de construire); et compenser tout déclassement en zone agricole par une mesure équivalente en zone à bâtir (par exemple en zone villa), afin de densifier les espaces déjà urbanisés.

Les Pâquis quatre fois plus denses qu'Onex

«Nous voulons mettre un frein au gaspillage de surface dans nos régions, développe Lauren Baddeley, architecte. On construit trois fois moins dense qu'à une certaine époque.» Et d'illustrer: aux Pâquis, la densité atteint 3,2. A Onex, route de Loëx, 0,8 seulement. Pour les écologistes, s'étaler nuit autant à la qualité de vie qu'à l'économie locale. «La population adore vivre et aller à Carouge», pourtant très dense, observe la députée Anne Mahrer. Et s'étendre, ce serait s'interdire tout commerce de proximité, privé de la clientèle suffisante pour subsister, ajoute Guillaume Käser.

Potentiel de 50'000 logements

Bâtir en zone urbaine, c'est possible, réaffirme le député François Lefort. «Une étude de L'EPFL indiquait qu'un potentiel de 50'000 logements existe entre la gare et l'aéroport», rappelle-t-il. Car il s'agit d'inverser le rapport de force, complète Guillaume Käser. «Aujourd'hui, il existe des zones où l'on ne veut pas construire, on va alors chez le voisin, et le voisin, c'est la zone agricole... On ne construit pas les Communaux d'Ambilly, on va aux Cherpines. Rien ne s'y fait, on va ailleurs. Nous désirons réguler cette fuite en avant.»

Plans de quartier «médiocres»

Outre leur volonté d'interdire les déclassements en zone agricole, les Verts souhaitent également inciter à construire. «Nous avons un problème de méthode, analyse François Lefort. Or, c'est elle qui permet d'éviter les oppositions, d'aller plus vite.» Les écologistes souhaitent ainsi des procédures avec plus de concertation, des propriétaires mieux associés aux projets, dès leur genèse, et la généralisation des concours d'architecture. «Nous sommes souvent confrontés à la médiocrité des plans localisés de quartier», regrette Guillaume Käser, paraphrasé par Anne Mahrer: «On en a ras-la-barre!»

Source : 20minutes.ch, Jérôme Faas